C'est fou, le temps qu'on perd à s'inquiéter
Comment mon chien m'apprend à vivre le moment présent
Depuis mi-septembre dernier, un nouvel être est entré dans ma vie : un chien, un golden retriever pour être précise. Il s’appelle Vador et a eu 8 mois la semaine dernière et est en plein dans sa période adolescente. C’est pas facile tous les jours1 j’avoue.
Au départ, je l’ai (entre autres) adopté pour m’aider à gérer mon anxiété. Figurez-vous que je suis anxieuse… à son sujet maintenant ! Ce n’est même pas une blague. Bien sûr, j’ai peur qu’il lui arrive du mal, qu’il bouffe quelque chose de pas bon en promenade, qu’il se fasse mal, de mal faire et qu’il ne m’aime pas… Bref, je fais de mon mieux pour lui offrir la meilleure des vies possible à mes côtés, mais aussi pour en faire un garçon bien élevé en société.
J’apprends tous les jours à ses côtés. Sur moi bien sûr, j’apprends à gérer mon agacement et à faire la part des choses pour me concentrer sur le plus important.
D’abord, j’ai beaucoup moins mon téléphone en main. Sauf pour prendre des photos dès que Vador est mignon, ce qui arrive très souvent. Mais je suis quand même moins dans l’instantané des réseaux sociaux, je préfère désormais prendre mon thé dehors sur la terrasse (quand le temps le permet) plutôt que collée à mon écran de téléphone à scroller sur Insta. Le résultat : j’ai assisté à la naissance du printemps, des premiers et infimes signes au sabbat d’Ostara. Le soleil déjà levé quand je promène Vador, les pauses à le regarder jouer dans le jardin, les petites fleurs qui poussent un peu partout, le soleil qui revient, on kiffe.
En parallèle, je prends conscience de mon hyperconnexion aux réseaux et au numérique et à mon besoin de déconnecter, littéralement. Je t’en écris plus ici.
J’avais tendance à me projeter de manière anxieuse dans l’avenir : « Et si demain ça ne se passait pas bien ? » ou encore « Et si je n’étais pas à la hauteur ? » et blablabla. J’écris que j’avais tendance, mais le présent serait davantage vrai. En me couchant le soir, je me demande, non sans une pointe d’anxiété, comment se passera la nouvelle journée qui va arriver plus ou moins en tête à tête avec mon chien.
Cependant, je suis fière de dire que j’arrive à faire taire ces anticipations anxieuses. Je les gomme avec une pointe d’agacement pour me dire qu’au final, on verra bien. Car j’en prends conscience maintenant, chaque jour est différent du précédent et de celui qui suivra2. Et alors ? Parfois, le jour présent est difficile, parfois tout se passe bien. Parfois, rien ne se passe comme prévu, mais ça va quand même. La vie, quoi. Et surtout, j’essaie de voir ce qu’il y a de positif quand même dans la journée : la promenade a été compliquée avec un chiot-adolescent qui écoute peu et qui tire comme un boeuf, mais le plaisir de le voir content d’avoir joué avec un copain-chien. Ce n’est qu’un exemple parmi plein d’autres, mais c’est révélateur : on verra bien comment se passera la promenade de demain !
Et puis il y a l’observation de cet être qui voit le monde différemment de moi. Il le voit essentiellement par la truffe et donc prend le temps de sentir tout ce qui passe. Et moi, je l’observe et j’attends. Et aussi, je regarde autour de moi pour voir ce qui m’entoure, des plus petites choses (une minuscule fleur dans l’herbe) aux plus grandes (un ciel matinal d’une couleur extraordinaire). Je fais simplement ce que tous les livres de développement personnel comme de magie nous enjoignent à le faire : je vis ces moments dans l’instant présent. Grâce à Vador et à sa façon de vivre la vie, sans planifier et en se laissant porter (par les odeurs dans son cas).
Vivre avec un chien, c’est non seulement adapter son quotidien à un nouvel être, mais aussi apprendre à communiquer différemment. Le chien n’a pas la même manière de nous « parler », mais il nous parle et j’apprends à le comprendre.
Et puis, ce sont des moments hors du temps qu’on vit avec un chien :
un regard qui me fait poser le téléphone pour aller jouer avec lui ;
un câlin qui réconforte ;
une présence qui fait du bien ;
un contact (toujours un contact) ;
la moindre action qui devient un projet de groupe ;
le voir grandir et apprendre de nouvelles choses ;
etc…
J’en bave parfois beaucoup. Mais qu’est-ce que je l’aime.
Il m’aura fallu du temps, je sais !